Ce dimanche 26 avril 2015, le fan-club français du Concours Eurovision de la Chanson organisait, à Paris, son « meeting annuel de printemps ». Le concept: une longue journée entre passionnés de toutes générations, jalonnée de projections, votes et rencontres. Par ici le topo, assorti du fort joli cadeau a capella d’une Lisa Angell fascinante de naturel et de talent, invitée d’honneur de l’événement en tant que grande défenderesse de la France à cette 60ème édition …

8h30, Paris, quartier de l’école militaire. En avance mais bon, c’est important. Nous tombons sur un jeune homme qui semble aussi chercher le temple des festivités de ce dimanche… – Nous allons sûrement au même endroit… – Oui, moi c’est la première fois. – Moi aussi, et il est encore tôt… un café? – Allez… Le temps de deux grands crèmes à la brasserie du coin, nous apprenons que Nicolas n’est, a priori, pas fan de l’Eurovision, mais qu’il est un inconditionnel de Lisa Angell, la représentante française de cette édition 2015. A tel point qu’il en gère la fan page Facebook depuis quelques années. Il est venu ici pour elle, vu qu’elle est l’invitée d’honneur du « meeting de printemps » annuel des fans français de l’Eurovision.

Retour devant l’entrée des festivités, sous une légère pluie très parisienne. Nicolas tombe sur sa copine Virginie, aussi fan de Lisa et venue pour la même raison: (re-re-re)voir et embrasser la chanteuse. Gwenael prend part à la discussion. Lui, il est fan de l’Eurovision, comme la plupart des autres congénères de cette très sympathique journée. C’est la prestation de Natasha St-Pier qui lui a transmis le « virus », lors de l’édition 2001 du concours. 2015 sera pour lui une grande année: il se rendra aux shows live, et sera donc pour la première fois au coeur de sa passion. A quelques semaines du voyage à Vienne, « la tension monte« , confie-t-il avec un trémolo à peine contrôlé.

Près de 90 joyeux drilles des quatre coins de France – et une poignée de belges – nous rejoignent peu à peu devant l’entrée du Théâtre Adyar où se déroulera cette session de « fanitude eurovisionnesque » à l’esprit bon enfant.

On entre, on rit, on découvre d’autres fans, on papote, on récupère ses bulletins de votes préparés par les organisateurs, on apprend qu’on fait partie du jury belge, ça tombe bien…

On reçoit son bracelet « eurofan »…

On rencontre enfin Benoît, membre actif extrêmement investi dans le fan-club, fournisseur en chef d’infos et scoops eurovisionnesques en tous genres, grand adepte du What’s app…

Derrière nous, sur un comptoir proposant des bonbons en libre-sevice, un petit kangourou gonflable arbore le drapeau australien. Ben oui, l’Australie rejoint le concours pour la première fois (et la dernière, sauf victoire…), 60ème anniversaire de l’événement et succès outre-Pacifique obligent.

On entre dans la salle, on s’installe au deuxième rang, la visibilité est parfaite.

La scène est brute, sans décor, surplombée d’un écran de projection, l’acteur principal de cette journée de votes pour le meilleur et pour le rire. Beaucoup de garçons et quelques filles, toutes générations confondues et tou-te-s affichant le sourire radieux des gens qui savent qu’ils vont s’amuser…

Après avoir présenté ses excuses pour ne pas avoir eu le temps de revêtir son costume à paillettes, Ethan, le maître de cérémonie, explique le déroulement de la journée. On lui pardonne sa tenue de backstage car ses lacets sont assortis à son pantalon, ce sont les détails qui font toute la différence. Et en plus il est très a l’aise au micro.

Jeune geek parmi les fans, Alexandru le rejoint pour présenter son appli originale « myeurovisionscoreboard« , la version virtuelle du bon vieux bulletin de vote des soirées télé. Nous l’avons téléchargée: pour seulement 1 € par an c’est franchement top. L’appli ne fonctionne actuellement que sur Iphone mais il est fort à parier qu’elle se standardisera.

And now, let the show begin!

Les clips des 40 chansons du Concours 2015 se succèdent sur l’écran dans l’ordre de passage effectif des demi-finales des 19 et 21 mai prochain. A l’issue de chaque demi-finale, on remet son classement à un porte-parole de groupe, sous la bannière d’un pays fictif. Here are the results of the begian, dutch, swedish, greeks, moldavian, irish… jury.

Après deux entractes et une pause déjeuner au chinois du quartier avec cinq nouveaux amis dans un esprit gaiement communautaire, l’heure est aux votes de la grande finale. Chanson après chanson, on découvre donc quel pays a franchi le cap des demi-finales. Pfiou, la Belgique est dans le lot… – « Forcément, c’est moderne et novateur » nous signale Laurent avec la subjectivité du belge expatrié à Nice. -« Non non, ce style, en France, ça ne passe pas » contredit son copain Patrick, avec l’objectivité du français ‘de souche’…  « parce que chez nous on préfère les choses plus classiques« .  Passion, contradictions, Eurovision… La projection se clôture par le clip de la chanson française, unanimement saluée avec force et chaleur.

Moment de grâce

16h30. Celle qui portera le drapeau bleu-blanc-rouge lors du grand soir entre en scène. Mesdames et Messieurs, Ladies and gentleman, please welcome Lisa Angell!

Après un interview animé par le Président d’OGAE France, Lisa entonne sa chanson « N’oubliez pas » a capella. Un moment unique, privilégié, qui génère une indescriptible émotion. Le public est traversé d’un long frisson.

Le mini show case intimiste est suivi d’une séance de dédicaces.

Lisa s’en va, les fans retournent à leurs élucubrations eurovisionnesques, le coeur repus.

Les votes du jurys des Eurofans français est annoncé. La Suède l’emporte haut la main et la Belgique est 9ème. « C’est un peu décevant, c’est ma chanson préférée » nous commente l’animateur de la journée. Ils ont bon goût, les fans français. Et qu’est-ce qu’ils sont sympas…

Passion, journée d’exception, Eurovision…